En effet, en 1572 eh bien, dans le ciel, une étoile nouvelle apparaît subitement, une étoile qui ne se trouvait pas dans les constellations précédentes, et il y a un jeune astronome danois, qui s'appelle Tycho Brahé, qui connaît très très bien les constellations, qui connaît par cœur toutes les étoiles visibles à l'œil nu, bien entendu, il n'y a pas encore d'instruments astronomiques à l'époque, pas d'instruments d'amplification en tout cas, repère tout de suite cette étoile, il s'intéresse prodigieusement àl'évolution de cette étoile qui reste visible pendant plusieurs nuits, et donc en suivant - en mesurant avec précision la position de cet astre nouveau, il ne savait pas si c'était une planète, une étoile, une comète: il ne savait pas quelle était la nature de cet événement céleste nouveau, mais en suivant avec précision la position de cette étoile, il s'aperçoit que cet astre nouveau ne bouge pas: c'est bien une étoile, c'est-à-dire appartenant à la sphère des fixes.
Mais alors, jusqu'à présent on vivait pendant 2000 ans avec l'idée que la sphère des fixes devait être immuable puisque c'était le reflet de la perfection divine, la sphère et la perfection qui va avec, l'absence de tout changement et l'on voyait quelque chose de nouveau dans la sphère des fixes, ce qui était contradictoire. Et ça va être le début réellement de la véritable révolution astronomique qui va mettre à bas le système aristotélicien de la sphère des fixes; alors évidemment cette simple étoile, c'est un petit peu symbolique; cette seule étoile na va pas suffire à accomplir la révolution astronomique; d'autres événements vont suivre, notamment l'observation de comètes que Tycho Brahé (1546-1601) va faire dans les quelques années qui ont suivi l'apparition de la super nova.
Alors en fait Tycho Brahé était un homme extraordinaire, au charisme étonnant et après l'observation de cette étoile nouvelle, il est allé voir le souverain de son pays, il était danois, le souverain du Danemark, et il l'avait convaincu de lui offrir une île entière pour y construire le premier grand observatoire moderne, qu'il a appelé Uraniborg. Et vous voyez ici un plan reconstitué de ce fabuleux palais, qui est en fait le premier observatoire moderne que, donc, Tycho Brahé a fait construire sur une petite île du Danemark, qui s'appelle l'île LEVé: c'est une demeure conçue d'après des plans du fameux architecte vénitien Palladio; si vous êtes allés à Venise vous avez certainement vu les fameuses villas de Palladio, et donc dans ce palais des étoiles, URANIBORG il a fait construire les meilleurs instruments astronomiques de l'époque, qui n'étaient pas encore des instruments d'amplification, la lunette et le télescope n'étaient pas inventés, qui étaient simplement des mesures - simplement des instruments qui permettaient de viser, de mesurer la position des étoiles sur le ciel, notamment donc de grands cadrans astronomiques; ici on voit une fresque de l'époque montrant Tycho Brahé en train de montrer à ses innombrables assistants de pointer les événements célestes.
Alors, grâce aux observations de Tycho Brahé, mais également aux premières observations télescopiques qui ont suivi au tout début du XVIIème siècle avec Galilée, qui utilise pour la première fois la lunette pour observer le ciel, eh bien va peu à peu réellement s'effondrer tout le système aristotélicien de la sphère des fixes et on va se rendre compte tout simplement que l'univers est beaucoup plus grand que ce qu'on croyait et c'est en quelque sorte le passage du monde clos à l'univers infini et voici la représentation qui se met en place au tout début du XVIIème siècle, il se trouve dans un livre d'astronomie, donc, du début du XVIIème siècle: on a bien le soleil au centre du monde, mais cette fois-ci la sphère des fixes a éclaté et on a un univers infini, les étoiles se repartissent jusqu'à l'infini; on n'a pas encore touché aux sphères pour décrire les orbites des planètes. La révolution n'est pas tout à fait encore accomplie; qui va l'accomplir, eh bien, c'est un ancien assistant de Tycho Brahé, le plus génial de tous, qui s'appelle Johannes Kepler.